lundi 18 mai 2009

L'état doit-il s'adresser au citoyen comme à un client ?

C'est relativement commun aujourd'hui de voir des publicités clientelistes superbes vantant les mérites de tel ou tel, ou encore tel organisme ou action publique.

La motivation profonde de ses actions peut sembler bien obscure en effet : comment un organisme imposé par des moyens coercitifs a-t-il besoin de communiquer ? La réponse évidente est l'image, en effet l'appui du populo qui se démontre à travers des sondages ou des manifestations est une garantie de survie importante puisqu'il est lié à quelques votes qu'un décideur élu ne saurait concéder.

Cette pression à l'élection induit un ciblage de la communication à destination des gens avantagés (comprendre ceux qui touchent plus qu'ils ne payent par le service considéré). Typiquement, nous sommes dans une communication qui correspond parfaitement à une cible (marketingment parlant).

Mais si l'on doit pousser l'analogie avec le monde de l'entreprise, l'état offre un service et s'adresse donc comme à un client, au citoyen que le service vise. Mais l'état utilise également les fonds de tous les citoyens, et doit à ce titre avoir un comportement proche d'une relation : gestionnaire/actionnaire.

Je dirais même que l'état ne souffrant d'aucune concurrence sur les domaines qu'il estime lui revenir, il doit également fournir tous les éléments permettant d'évaluer ses actions, et donc chaque organe étatique devrait publier des comptes et analyses accessibles au citoyen.

Néanmoins rien ne permet de justifier "le citoyen/client", puisque la communication clientèle tolère un travail sur une relation affective entre le client et l'entité. La seule chose qui est acceptable c'est d'informer sur l'existence des services et leur modalité de financement/fonctionnement mais là encore : pour tous les citoyens et cela implique également de s'adresser à eux comme à des adultes responsables et libres ; sans chercher à les duper par de l'émotif.

Cette absence de la communication sur l'émotif se justifie par le fait que la démocratie repose sur le principe d'autodétermination de l'individu (ça y'en a être libre-arbitre), il peut choisir ses lois car il est le seul apte à décider de sa destiné (je m'égare peut être un peu). Ainsi on le considère comme un individu rationnel ne laissant que peu de place à l'émotif, puisqu'il est apte à faire les bons choix. Cette communication affective ayant un coût mais étant considérée comme d'efficacité nulle par les fondements de la démocratie, il est inacceptable que l'état dépense l'argent du citoyen dans cette optique quel qu'en soit l'objectif final.

Voir les articles précédents : La France se cherche un Goebbels
et La pub c'est mal, et la propagande ?
L'image vient du conservateur (je trouve le nom du blog inadapté, mais bon ...)


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts with Thumbnails