mercredi 3 octobre 2012

Taxer le capital à même hauteur que le travail ?

Voici un sujet intéressant qui émerge en ce moment avec la Loi de Finance millésime prérécession et le mouvement Défense Pigeons.

Doit-on aligner les taxes sur le capital sur celle du travail ?

A l'heure actuelle, elles sont moins importantes : 30 % d'impôt sur les sociétés, suivi de 13,5 % (peut-être plus) pour CSG / CRDS (la flat tax française) soit 40 %. On arrive a peu près 47 % du côté du salarié si je ne me trompe pas. J'inclue volontairement l'impôt sur les sociétés qui pour moi est simplement une taxe avant que l'entreprise ne puisse disposer de ses bénéfices. En l'occurence, il me semble, mais c'est à voir que le gouvernement ne s'intéresse pas à ces 30 % ça permet de raser plus.

Dans l'esprit, je vois un revenu et je me dis qu'il est important qu'il soit taxé de la même manière, il n'y a pas de raison de gagner mieux sa vie dans un cas que dans l'autre. Pourquoi l'état considérerait différemment une valeur crée par du capital ou de la sueur ?

Les arguments arguants pour une différence sont peu nombreux.

Le plus fréquent : "le capital a déjà été taxé, il est le produit d'un travail, les taxes sur les produits du capital forment donc une double taxe". Selon moi cet argument est caduque, il n'y a pas de double taxe sur le capital, puisqu'on ne taxe pas le capital mais bien les plus values qu'il génère. L'impôt sur la fortune est une double taxe sur le capital, j'approuve, supprimons le ! Mais ne mentons pas en affirmant qu'il ne s'agit pas d'un revenu nouveau lorsque l'on regarde que nos investissements ont fait des petits.

Le plus farfelu : "les entrepreneurs n'ont ni couverture santé, ni retraite, ni chômage laissons leur plus d'argent". Désolé, mais seul le prémisse est bon. Ni couverture santé, ni retraite, ni chômage. Il y a effectivement une équité, mais celà suppose un agglomérat gênant si l'on justifie par celà des taxes plus faibles sur le capital : "les entrepreneurs seraient les seuls à jouir du capital". Je pense que dans le monde la plus grande partie du capital en valeur n'est pas détenue par des entrepreneurs mais de simples actionnaires. Ainsi on prend un argument sur un cas "mineur" pour justifier un principe de fiscalité majeur, that's bad !

Le plus cohérent, et à mon sens le seul qui soit valable : "l'investissement du capital correspond à une prise de risque sur le celui-ci". Et là, c'est vrai qu'il y a une différence fondamentale avec le travail, le travailleur ne risque pas son outil de production dans son travail. On peut ainsi considérer que l'un et l'autre ne sont pas structurellement identique et que l'on doit rétribuer la prise de risque.

Je contreargumenterais simplement ce dernier argument en faisant remarqué que ce n'est pas à l'état de venir subventionner une prise de risque en citant ce principe philosophique millénaire : "chacun sa merde".

Dans la théorie, j'approuve cette idée de rejoindre taxe du capital et du travail (pourquoi ne pas avoir une seule taxe d'ailleurs, qui s'appellerait de manière originale impôt sur le revenu). Dans la pratique je suis un pigeon parce qu'il est vrai qu'on dirait que la chasse à la création de valeur est ouverte et que tous les prétextes sont bons pour qu'on puisse continuer à servir deux fois des frites le mardi midi à la cantine de l'Assemblée. Remplir les caisses de l'état intelligement c'est commencer par se demander comment arrêter de les vider dans un pays qui a déjà des taxes à toutes les sauces.


Le verbe contreargumenter a été déposé dans tous les temps de l'indicatif, du conditionnel, de l'impératif et du subjonctif (sauf imparfait) aux Iles Caîmans, au Liechtenstein, en Suisse, à Luxembourg et à Panama.


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