jeudi 26 septembre 2013

Et si nous manquions de mots ?

Finalement, lorsque deux individus discutent, il est rare que, tous deux de bonne volonté, ils ne se trouvent des points d'accords. Selon moi, une des raisons principales est que les mots nous trahissent et bien souvent leur manque de précision gêne notre pensée.

On note dans le genre: la différence entre le "droit de faire quelque chose", qui indique une liberté et le "droit à quelques chose", qui désigne généralement un droit construit, le droit de venir réclamer quelque chose à la société. Le problème de ces deux notions c'est qu'elles désignent toute deux des notions de droits, toutes deux une opportunité laissées aux individus, l'incapacité d'avoir un mot pour chaque tend à rendre difficile certaines distinction. Par exemple, si je parle du droit des femmes, est-ce que je parle du fait d'avoir les mêmes droits que les hommes, ou du droit d'exiger une parité dans les conseils d'administration et les assemblées fainéantes d'un gouvernement ?

Certains mots n'existent pas, ou ont été phagocytés par d'autres concepts. Pour beaucoup l'enjeu de la démocratie est de mettre un papier dans une enveloppe, pour d'autres, il s'agit de choisir un chef. Pour l'un ou pour l'autre, il est intéressant de noter que la monarchie élective peut satisfaire à ces deux critères. Refusant de pousser la réflexion, beaucoup sont incapables de poser clairement ce qui différencie la démocratie française d'un tel système. Un symptôme, je pense. Certains termes émergent comme celui de "démocratie liquide", mais la faiblesse de ces concepts est de devoir devenir norme avant d'avoir une réelle utilité.

"Racisme" est également un concept assez intéressant, l'idée originale qu'une race est inférieure par nature à une autre, est une idée qui rencontre relativement peut d'adeptes. Si l'on fait glisser ces considérations sur des idées nationalistes, de chacun chez soit ou de supériorité culturelle, pourquoi pas de nécessité de "mimétisme des autochtones chez les populations migrantes", le nombre d'intéressés grimpe en flèche. Quelle importance me direz-vous ? Le racisme est assez universellement admis comme mauvais. Les nationalistes ne se sentent pas visés par le terme, leurs adversaires se focalisent sur l'idée admise que le racisme est mauvais et en font l'argument ultime. Le débat ne dépasse pas celui du sens des mots. Ne parlant pas de la même chose, c'est l'incompréhension seule qui triomphe.


jeudi 5 septembre 2013

Est-ce qu'il existe des jobs bidons ?

Il y a quelques jours, je lisais un article fantastique dans Strike Mag qui parlait d'une explosion des "job bidon" (comprendre sans utilité pour le monde qui nous entoure) au cours du dernier siècle. L'article avait ses défauts, le principal étant peut-être un argument frisant la théorie du complot. Peu de temps après @Rubin s'insurgeait contre cette idée de "métier à la con" arguant que la notion d'utilité sociale n'existait pas.

En absolue, c'est vrai. Comment vous démontrer qu'un tel (potentiellement vous) est inutile ? En dehors de député (Prenez! C'est gratuit!), je pense qu'il y a peu d'emploi, de fonctions, où votre absence et celle de vos paires ne change rien au monde qui vous entoure.

Si le comptable de l'artisan permet à celui-ci de voir quand il gagne et quand il perd de l'argent, il n'en est pas moins vrai qu'il est aussi pour gérer un environnement administratif, fiscal et juridique créé de toute pièce. Est-ce que cet environnement est utile et nécessaire ? Autre question intéressante. Si nous admettons qu'il est en totalité ou partie inutile, alors quel est la proportion d'emploi de comptable générés par cette inutilité forcée ?

Si j'aurais du mal à vous faire admettre l'existant tant ceci semblerait être une attaque ad hominem sur certaines professions. Je pense que je peux vous voir acquiescer si je vous dis que si demain, l'envie en prenait à une assemblée réunie en séance, il serait facile de créer des postes sans valeurs ajoutées, voir contreproductifs. Inquiet de voir la progression de l'usage des stylos, une entité d'approbation des modèles avant leur mise sur le marché verrait le jour. Elle aurait pour objet premièrement d'approuver les nouveaux modèles et deuxièmement d'informer les consommateurs sur les dangers de ne pas écouter ses avis. Clic, clac, Kodak, voici donc un budget annuel se chiffrant en million dépensés en campagne de pub, charge administrative et réunions bidons... Si l'exemple des stylos ne vous semblent pas assez grotesque, inventez en un autre.

Si la possibilité de l'existence de jobs bidons est une réalité, j'aimerais évoqué la listes des raisons qui ferait qu'il n'y en aurait pas: ils créent de nouvelles charges économiques baissant la productivité des institutions souhaitant s'en pourvoir et diminue grandement leur compétitivité. Fin de la liste

Maintenant sachant que le monde n'est pas plat, on ne déménage pas à l'étranger d'un claquement de doigt, l'atomicité entre les offres des pays est faible, il m'est difficile d'avoir la couverture santé allemande avec le système de chômage espagnol tout en vivant à Paris. L'impact de ces différences de productivité ne se ferait probablement pas sentir que sur le long terme.

Si l'on considère les schémas qui peuvent pousser à la création de jobs bidons en revanche il y en a dont les effets peuvent être très court-termistes. Dans une culture où l'étalon maitre de la gestion économique est le nombre d'emploi et où le chantage à l'emploi est monnaie de référence, j'imagine qu'on trouve plus d'un politicien pour voter des emplois d'avenir et plus d'un grand patron pour choisir de garder un travailleur inutile qui lui coûte moins que la connivence ne peut lui rapporter.


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