samedi 11 janvier 2014

Cette assurance maladie qui ne sert à rien

Sacrosainte Sécurité sociale enviée du monde entier, gouffre à pognon, tonneau des Danaïdes du contribuable, la trayeuse à prolo, l’argument gaulliste. On peut lui donner deux ou trois noms sympathiques, mais la Sécurité sociale est bizarrement un des derniers points auxquels s’accrochent les Français quand on leur parle de l’ambiance morbide qui règne au pays. Mais au fond l’idée même d’assurance maladie telle qu’on la conçoit n’est-elle pas totalement aberrante ?

Pourquoi ? Dentiste ? Oculiste ? Un rhume ? Deux chiasses ? Un bis pour les gosses ? C’est cher, disons une dépense de maximum 1 000 € par personne par an.

Au-delà de cette idée de « la santé c’est cher il te faut une assurance », l’assurance c’est là en cas de « coup dur », pas en cas de « coût récurrent ». Malheureusement les épidémies de gastro étant ce qu’elles sont, elles font le bonheur de Lotus, mais aussi de votre généraliste et des labos. Ils sont tous là pour ces moments étranges. Comme l’assurance est là pour gérer un risque en le lissant et non un coût, le côté cher, c’est pas vraiment l’idée.

Ainsi il y a deux idées dans ce que fait la Sécu : gérer les imprévus en matière de santé (les grosses dépenses) et gérer le fait que la santé c’est cher (mais récurrent). De la manière dont on nous la présente, la Sécurité sociale est une espèce d’assurance obligatoire.

Il y a d’autres frais récurrents, chers et vitaux qui ne sont pas gérés par une assurance de manière obligatoire, typiquement l’alimentation. L’État ne s’en occupe pas (pas encore, les tickets de rationnement arrivent peut-être).

Malheureusement, cette idée de faire assurer vos coûts de santé récurrents a un coût, ne serait-ce qu’un coût de gestion. Mais peut-être également un coût aussi parce que si ni vous, ni votre pharmacien, ni vos médecins ne « sentent » pas les dépenses, cette carte blanche pour les dépenses ne joue pas en faveur de votre porte-monnaie.

Ça se fait ailleurs sur cette belle planète ronde, l’idée d’une franchise annuelle de santé (e.g.: les 1000€ mentionnés précédemment) me semble être une bonne solution pour cela. Tu paies tout et si tu dépasses tes 1000€, le gentil État s’occupe de tout ! L’avantage ? 90% du volume de dépenses reste dans ta poche et ne coûte rien à gérer.


2 commentaires:

  1. Loin de moi l'idée de critiquer sur le principe, tu sais que je suis pleinement en accord avec toi, en général, et sur cette proposition en particulier. Mais je me permets une critique sur la dernière phrase: je ne suis pas sûr que cela représente 90% du volume de dépenses, comme tu l'écris. 90% des occasions de dépenser, oui; mais je pense que les 10% restants coûtent une part substantielle de l'ensemble. À vérifier sur des stats Sécu. Cela n'ôte rien à la validité de la proposition de retirer 90% de la paperasse et des petits virements ridicules.

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    1. Je pense que tu as raison, j'y suis allé un peu fort, en revanche côté frais de gestion, ça doit bien en représenter 90%. Si tu as des stats sur les chiffres de la sécu je prend !

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